Parc Zoologique de Paris Dossier 2019. partie 2

EN 5 ANS LE PARC A CHANGÉ

Que s’est-il passé au Parc depuis 2014 ?

La collection animale a évolué, la famille s’est agrandie, les animaux ont pris leurs marques, la végétation a atteint sa maturité, l’offre culturelle s’est enrichie par l’addition de nouveaux rendez-vous.

 

LA FAMILLE DU PARC S’EST AGRANDIE…

Une collection vivante

En cinq ans, dans chaque biozone, dans chaque volière, chaque enclos et chaque vivarium il s’est passé quelque chose. Les naissances in situ sont les événements les plus marquants, mais la vie de la collection ne s’y résume pas, bien d’autres changements sont intervenus. La collection du Parc est vivante, en évolution permanente, marquée par des arrivées et des départs. La vie du Parc n’est pas le fruit du hasard mais le résultat

des rythmes biologiques (maturité sexuelle, durée de vie des animaux) et d’une gestion coordonnée des différentes espèces représentées (pour construire un groupe, maintenir l’équilibre en son sein, satisfaire aux objectifs de reproduction).

Le registre de la collection, scrupuleusement tenu, témoigne des mouvements au sein de la grande famille du Parc, où l’on enregistre aussi bien les événements survenus chez les petites mantelles dorées que chez les grands félins. En 2018 le Parc a enregistré 68 naissances, 265 arrivées et 130 sorties.

Des évidences de bien-être et d’interactions pacifiques

Comme le souligne Alexis Lécu, directeur scientifique du Parc, les animaux se sont progressivement appropriés leur environnement : « Dans le monde du vivant tout prend du temps, l’acclimatation des animaux s’est faite lentement, à des rythmes différents selon les espèces, les individus.

Les comportements en témoignent, ainsi la femelle lynx a finalement choisi de mettre bas et d’élever sa portée à quelques mètres du public et les petits sont tout à fait à l’aise dans leur environnement. Chez les flamants roses, une espèce très sensible au changement d’environnement, 22 poussins ont éclos depuis 2014, soit en moyenne 5 par an.

Par ailleurs, en 2014, nous avions comme challenge de présenter beaucoup d’animaux en mixité, petit à petit nous y sommes arrivés. Cela reste un de nos objectifs majeurs et nécessite une veille constante de la part des équipes ».

fg4_7291__f-g_grandin_mnhn1

La gestion de la collection

Au sein du Parc, la vie de la collection est sous contrôle. À titre d’exemples voici trois types d’évolution au sein des enclos et des volières : des naissances sous haute surveillance chez les jaguars, une reproduction en semi-liberté pour les oiseaux de la Grande volière et la constitution progressive d’un groupe d’addax en zone Afrique.

 

LA FAMILLE JAGUAR SOUS CONTRÔLE

En Europe, seuls 8 couples de jaguars dans 8 zoos ont eu le droit de se reproduire en 2018. Aramis, le mâle jaguar (Panthera onca) né au Zoo de Varsovie, le 11 décembre 2009, est arrivé en France en octobre 2012 à la Ménagerie du Jardin des Plantes, avant de s’installer au Parc dans sa volière en 2014.

Magnifique félin, il est le représentant d’une espèce quasi menacée (selon le statut de l’UICN¹) en raison notamment de la disparition de son habitat naturel, la forêt tropicale humide. Il est une des vedettes du Parc et se distingue par une particularité, une forme de mélanisme assez rare : son pelage semble noir, mais lorsque l’on s’approche on peut voir les petites rosettes foncées qui parsèment sa fourrure. Il a fallu plus d’un an pour constituer le couple entre Aramis, âgé aujourd’hui de 9 ans et la jeune femelle Simara, âgée de 5 ans. Le 7 juillet 2018, 2 petits (des femelles, nommées Lenca² et Aloha), sont nés, issus du couple Aramis/Simara dont c’est la première portée. Les petits resteront 1 à 2 ans avec leur mère avant de rejoindre d’autres zoos.

Le jaguar faisant l’objet d’un programme d’élevage (EEP) la reproduction n’est possible qu’avec l’accord d’un coordinateur au niveau européen afin de maintenir une population génétiquement intéressante en vue de leur conservation.

¹UICN – Union internationale pour la conservation de la nature.

²Lenca, l’une des deux femelles est morte de façon foudroyante, le 22 janvier 2019, d’une malformation cardiaque.

 

UNE REPRODUCTION EN QUASI LIBERTÉ DANS LA GRANDE VOLIÈRE

Une vingtaine d’espèces d’oiseaux circulent librement dans la grande volière : flamants roses, ibis chauves et ibis falcinelles, spatules blanches, calaos trompette, dendrocygne fauve, rolliers à ventre bleu, avocettes élégantes, canards à bec jaune, aigrettes, ombrettes africaines, cigogne d’Abdim, touraco à joues blanches et touraco violet, échasse blanche, sarcelle de hottentote… Entre 2014 et aujourd’hui, de nombreuses espèces se sont reproduites.

Certains oiseaux font leurs nids à plusieurs mètres de hauteur, la reproduction est de fait moins dirigiste et échappe au contrôle. L’augmentation du nombre d’oiseaux contribue à rendre cet espace vivant pour les visiteurs, qui n’ont qu’à lever les yeux pour voir les oiseaux voler d’arbres en arbres, se reposer sur les branches et élever leurs petits.

 

LA CONSTITUTION D’UN TROUPEAU D’ADDAX

Antilope à nez tacheté, cette espèce, endémique de la zone saharienne, les addax (Addax nasomaculutas)est en danger critique d’extinction, sur la liste rouge de l’UICN et fait l’objet de programmes de réintroduction dans le désert marocain, pour lesquels le Parc Zoologique de Paris a déjà donné des animaux il y a plus de 15 ans.
Aujourd’hui, 11 addax partagent un enclos sableux dans la biozone Afrique.Ainsi, peu à peu, conformément à l’objectif initial, un troupeau s’est constitué, autour d’un mâle venu de Pologne en 2014 (décédé en mars 2018) et de six femelles provenant du zoo d’Amiens, du zoo d’Hanovre du parc du Lunaret de Montpellier.

Entre 2016 et 2018 on a dénombré 5 naissances (trois femelles et deux mâles). Tous les jeunes addax ont le même père. L’équilibre entre de très jeunes mâles et les femelles garantit la stabilité du groupe pour quelques années.

 

  • NAISSANCES

Jaguars. Le 7 juillet 2018, 2 petits (des femelles, nommées Lenca et Aloha), sont nés, issus du couple Aramis/Simara dont c’est la première portée.

Addax. Entre 2016 et 2018, on a dénombré 5 naissances, tous les jeunes addax ont pour pour père Ribouille et sont issus de Christine, de Korncasey et de Nada.

Flamants roses. Chez les flamants roses, une espèce très sensible au changement d’environnement, 22 poussins ont éclos depuis 2014, soit en moyenne 5 par ans.

 

  • ARRIVÉES ET DÉPARTS

Eywa. Une femelle tapir née le 22 septembre 2014, provenant du TouroparcZoo, en Saône-et-Loire, a rejoint la biozone Amazonie-Guyane à la fin du mois d’août 2018 pour agrandir le groupe existant : Pedro le mâle et Quida la femelle.

Digger et Halli. Un couple de tatous à 6 bandes, est présenté au Parc depuis le 11 octobre 2018. Ils ont tous deux traversé la Manche et arrivent de zoos anglais. Digger, jeune mâle tatou âgé de 6 mois, vient du Amazon World Zoo Park et Halli, femelle de 5 mois, du Bristol Zoo Gardens. À leur arrivée au Parc, ils ont été soumis à un check-up puis ont rejoint leur nouvel environnement dans la Grande serre. Leur enclos se trouve à côté de celui des grands tamanoirs.

Loki. Le mâle lynx, né le 17 mai 2017 au Parc, est parti rejoindre le zoo de Kyoto. Ce départ s’inscrit dans le cadre du 60e anniversaire du jumelage entre les villes de Paris et Kyoto.

 

LA VÉGÉTATION A PARTOUT ATTEINT SA MATURITÉ

Le décor paysager, un atout majeur du Parc

Le végétal fait partie de l’identité du Parc Zoologique de Paris. La reconstitution des paysages naturels de cinq grandes zones géographiques est une de ses spécificités.

Le décor paysager a été conçu par l’atelier Jacqueline Osty : 870 espèces végétales différentes y ont été savamment plantées et constituent une collection exceptionnelle. A l’ouverture, en 2014, les végétaux prenaient à peine racine, ils se sont développés à leur rythme et, 5 ans plus tard, ils ont atteint leur maturité.Le végétal est aujourd’hui un des atouts du Parc, comme le souligne Mikael Mugnier de l’Atelier Jacqueline Osty & associés : « Le Parc a gagné en naturel, la scénographie végétale joue aujourd’hui vraiment son rôle, créant les effets d’immersion ou de surprise, attendus lors de la conception ; générant des ambiances différentes. Les transformations sont visibles partout notamment dans la biozone Afrique où les graminées donnent fière allure à la savane et dans la Grande serre dont ne voit presque plus la structure et où la lumière joue à travers les végétaux ».

Pour le plaisir des yeux et le bien-être des animaux

Au-delà de l’évocation des milieux naturels, les végétaux offrent aux visiteurs un cadre esthétique pour une promenade en pleine nature. Les plantes grimpantes, les glycines et les clématites, qui ornent la structure métallique de l’entrée, créent au printemps un dôme fleuri. Les structures métalliques des volières et des enclos, les accès soigneurs sont aujourd’hui masqués par les végétaux.

À l’automne, les arbustes et les graminées de la savane prennent une belle teinte dorée et les feuilles des frênes, choisies pour la Patagonie, arborent leur couleur rouge. Le Parc offre des paysages changeants et des couleurs différentes, selon les saisons et les moments de la journée.

Les végétaux arrivent à un stade de développement leur permettant de fructifier : les orangers des osages(Maclura pomifera) aux étranges fruits verts, les kakis qui se révèlent à l’automne une fois le feuillage disparu… La croissance de la végétation est bénéfique aussi pour les animaux qui trouvent dans le décor paysager de leur enclos ou de leur volière, des recoins possibles, de l’ombre en été.

Les surprises botaniques de la serre tropicale

La Grande serre est un espace spectaculaire et l’un des lieux phares du parcours général. Les visiteurs peuvent y découvrir des plantes tropicales qui donnent, pour certaines, des fruits comestibles tout à fait insolites en région parisienne : des mangues, des cabosses de cacao, des bananes, des papayes.

Les palmiers, les arbres du voyageur (Ravenala) à la haute silhouette en éventail contribuent à créer une ambiance dépaysante.

Sous le dôme, favorisée par une atmosphère tropicale, la végétation pousse vite et offre en permanence un visage changeant. les strates végétales évoluent, tous les six mois des coupes sont nécessaires, lors des tailles de jeunes pousses se développent, à la lumière retrouvée. L’interaction entre les animaux et les végétaux est particulièrement visible dans la serre. Les oiseaux contribuent à la dynamique végétale, ils se nourrissent des fruits exotiques, jouent le rôle de semeurs involontaires de graines et donc de déplacement des plantes. Ils se sont appropriés l’environnement, investissant certains arbres comme aires de repos, en choisissant d’autres pour y percher leurs nids.

Les éléments clefs de la Grande serre

4 000m2, longueur : 100m, largeur : 40m, hauteur : 16m
25°C en été, 20°C en hiver et 75% d’hygrométrie toute l’année 1 018m2 de sous-sol technique 40 loges intérieures
7 volières intérieures et 4 extérieures
400 buses aériennes pour la brumisation

Végétaux, les principaux chiffres :

surface plantée : 3 000m2
> plus de 230 variétés végétales différentes
> 80 variétés pour le secteur Madagascar
> 150 variétés pour le secteur Guyane
> plus de 3 800 végétaux, toutes variétés et taille confondues

> 2 500 unités pour le secteur Guyane
> dont environ 200 arbres et palmiers (Guyane et Madagascar)140 arbres (jusqu’à 12 m de haut à la plantation)
> 60 palmiers (jusqu’à 8 m de haut à la plantation)
> Le plus grand : Cecropia peltata hauteur de plus 12 m au moment de sa plantation, actuellement 15 m7

L’OFFRE CULTURELLE S’EST ENRICHIE

Le Parc Zoologique de Paris a été conçu pour inciter à une prise de conscience et sensibiliser tous les publics aux menaces qui pèsent sur la biodiversité

Son appartenance au Muséum national d’Histoire naturelle et le partage des missions d’enseignement, de recherche, de conservation et de diffusion, renforce la pertinence d’une offre culturelle invitant le visiteur à ne plus être simple spectateur tout en lui offrant un moment de détente inédit dans un cadre unique.

Pour rompre le circuit classique de la visite et répondre à des publics en attente de proximité ou d’expériences inédites, la programmation s’est enrichie d’activités originales et ludiques. Aux offres classiques, visites guidées, séances de nourrissage, se sont ajoutées des animations événementielles lors des vacances scolaires : chasse aux œufs à Pâques, Halloween, Noël des animaux. L’offre destinée au public a été repensée, avec des « Moments à part » : « Apprentis soigneurs », « Petit déjeuner chez les girafes », anniversaire. Enfin, en 2016 ont été initiés les Rendez-vous Sauvages et les Nocturnes, dont le succès ne s’est pas démenti.

FG4_7014 - F-G Grandin MNHN

Les Rendez-vous Sauvages

ont séduit un public de fidèles désireux d’en savoir plus. Testés en 2015, ils se sont installés les week-ends, à partir de 2016. Répartis sur toute l’année, une dizaine de week-ends étaient consacrés chacun à une espèce donnée. Destinés aux familles comme au public averti, ces rendez- vous favorisent l’observation, le questionnement, par le biais d’une proximité avec les animaux, d’échanges avec les soigneurs, de partage d’anecdotes, de visites en coulisses et de rencontres avec des experts dans différents domaines. Ils permettent d’aborder de façon concrète le mode de vie d’une espèce, notamment lors des séances de nourrissage, de mieux faire connaître le travail de terrain des soigneurs, des vétérinaires ou des gestionnaires de collection du Parc Zoologique de Paris.

Les Nocturnes / « Silent zoo » pour partager
des moments conviviaux, en famille ou entre amis et vivre des expériences inédites

Initiées en 2016, les Nocturnes, tous les jeudis, de début juin à début août, ont connu une fréquentation en hausse, pour leur 3e édition. Cette proposition estivale a séduit notamment les jeunes actifs urbains qui souhaitent vivre entre amis une expérience originale et passer une soirée « afterwork » au Parc. Profitant de la longue durée du jour, le parcours de visite reste exceptionnellement ouvert jusqu’à 22h, offrant ainsi la possibilité d’observer les animaux à la tombée de la nuit, heure à laquelle ils sont plus actifs ; d’assister à des séances de nourrissages, au « coucher » de certains animaux, de faire une balade entre chiens et loups. Dans le cadre des Nocturnes ont été initiés des rendez-vous originaux, les « Silent Zoo » : des DJ – repérables à leur couleur – envoient leur choix musicaux dans les casques des visiteurs. Ainsi, lors d’une grande fête silencieuse, on peut danser à proximité des animaux tout en respectant leur bien-être.

FG4_8442 - F-G Grandin MNHN

 

crédit photo ©Parc Zoologique de Paris

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

search previous next tag category expand menu location phone mail time cart zoom edit close